SpaceX

La société SpaceX conçoit, construit et commercialise les lanceurs Falcon 9, les moteurs Merlin qui les propulsent ainsi que le vaisseau cargo Dragon et sa version habitée. Le lanceur Falcon 1 qui a été le premier lanceur de la société n’est plus en service. Après trois échecs en 2006, 2007 et 2008, a lieu le 28 septembre 2008 le premier succès du lanceur Falcon 1, qui met ensuite en orbite le satellite d’observation malaisien RazakSAT lors de son cinquième vol, le 13 juillet 2009. Le cargo spatial Dragon lancé par une fusée Falcon 9 œuvre dans le cadre du programme de ravitaillement de la Station spatiale internationale. SpaceX, qui emploie plus de 7000 personnes (Novembre 2017) essentiellement en Californie, dispose par ailleurs de deux installations de lancement sur la base de Cap Canaveral (les pads SLC-40 et 39A), un à Vandenberg Air Force Base (le pad SLC-4E) et un autre est en cours de construction dans le sud du Texas, à Boca Chica. SpaceX dispose également d’un banc d’essais pour ses moteurs dans le Texas.

Objectifs
Le PDG de SpaceX Elon Musk déclare que l’un de ses objectifs était de réduire les coûts et d’améliorer la fiabilité de l’accès à l’espace
d’un facteur de dix. L’entreprise déclarait en 2004 vouloir développer un système de transport lourd, voire super-lourd, si la demande des clients suivait sachant qu’à chaque augmentation de taille résulte une diminution significative du coût par kilogramme en orbite. Elon Musk disait alors : « Je pense que 500 $ par livre (1 100 $ / kg) ou moins est très réalisable ».

SpaceX conçoit de nouvelles technologies de développement et d’ingénierie pour lui permettre de poursuivre ses différents objectifs. En 2015, des sources publiques ont révélé que SpaceX développait ses propres logiciels de simulation de dynamique des fluides afin d’améliorer leur capacité de simulation, d’évaluation et de conception des moteurs de fusée3.

En juin 2015, la société a demandé au gouvernement fédéral américain l’autorisation de commencer des essais pour un projet qui vise à construire une constellation de 4 000 satellites capables de donner accès à Internet au monde entier, y compris les régions les plus reculées qui ne disposent actuellement pas d’infrastructures.

Historique

Entrée du siège de SpaceX à Hawthorne (Californie)
La société SpaceX est fondée en 2002 par Elon Musk, devenu multimillionnaire en revendant l’entreprise PayPal. L’objectif d’Elon Musk est de concevoir des lanceurs capables de diminuer fortement le coût de mise en orbite et ainsi de permettre l’essor du spatial civil.

Développement du lanceur Falcon 1

Quatrième tir de la fusée Falcon 1 le 28 septembre 2008
Le lanceur léger Falcon 1 est le premier développement de la société. Le Falcon 1 est un lanceur théoriquement réutilisable qui peut placer, selon son constructeur, 670 kg en orbite basse. Cinq lancements de Falcon 1 ont eu lieu entre 2006 et 2009 dont trois sont des échecs. Contrairement aux autres lanceurs privés, passés ou encore opérationnels, le Falcon 1 utilise des composants entièrement conçus au sein de la société qui le commercialise.

Le premier vol a lieu le 24 mars 2006 et est un échec : le lanceur est détruit environ une minute après le lancement.
Le deuxième tir devait avoir lieu initialement à la base de Vandenberg, sans charge commerciale6 mais a lieu finalement le 21 mars 2007 depuis l’île d’Omelek dans l’atoll de Kwajalein. Le moteur du second étage s’éteint prématurément et la charge utile retombe sur Terre après avoir culminé à 320 km.
Le troisième vol a eu lieu le 3 août 2008 et se solde également par un échec dû à la collision entre le premier et le second étage au moment de la séparation.

Le quatrième vol du lanceur le 28 septembre 2008 est un succès.
Le 13 juillet 2009, Falcon 1 met sur orbite avec succès le satellite d’observation malaisien RazakSAT, lors de son cinquième vol.
Une nouvelle version plus performante du lanceur, le Falcon 1e, a un temps été envisagée avant l’abandon du programme. Les satellites que ce lanceur était censé placer en orbite ayant soit été lancés en tant que charges secondaires, soit en grappes de plusieurs satellites sur la Falcon 9, beaucoup plus puissante.

Participation au programme COTS

À la suite du retrait planifié de la navette spatiale américaine, la NASA lance un appel d’offres pour le transport d’une partie du fret et des équipages jusqu’à la station spatiale internationale qui ne peut être pris en charge par les vaisseaux existants. L’offre de SpaceX, qui propose de développer le lanceur moyen Falcon 9 et le cargo spatial SpaceX Dragon, est retenue avec celle d’Orbital Sciences pour le transport de fret.

La NASA passe contrat avec la société SpaceX en décembre 2008 pour le lancement de douze vaisseaux ayant une capacité cargo totale de 20 tonnes au minimum pour un montant de 1,6 milliard de dollars. Les clauses du contrat prévoient qu’il peut être étendu à concurrence d’un montant de 3,1 milliards de dollars.
Le premier lancement de la fusée Falcon 9 a eu lieu le 4 juin 2010 depuis la base de lancement de Cap Canaveral. La charge utile du lanceur était constituée par une maquette du cargo spatial SpaceX Dragon.
Le premier des trois vols de qualification, prévu dans le contrat avec la NASA, a lieu le 8 décembre 2010. Dans le cadre de vol baptisé Dragon C1, le lanceur Falcon 9 place le cargo spatial Dragon sur une orbite circulaire de 288 km avec une inclinaison de 34,53 degrés. Les communications sont testées et des manœuvres de changement d’orbite et de contrôle d’orientation sont effectuées par le vaisseau à l’aide de ses moteurs. Le vaisseau amerrit après avoir effectué une rentrée atmosphérique à faible distance du point prévu.
En août 2011, la NASA donne son accord pour fusionner les deuxièmes et troisièmes vols de qualification. Les objectifs des deuxièmes et troisièmes vols seront assignés au deuxième vol de qualification.
Le second vol de qualification, baptisé Dragon C2, au cours duquel l’ensemble du processus de ravitaillement de la Station spatiale internationale doit être testé et validé, a été lancé le 22 mai 2012.

Participation au programme CCDeV

Après le retrait effectif de la navette spatiale américaine depuis l’été 2011, la NASA ne dispose plus de moyens de transport pour amener ses astronautes à la station spatiale internationale. Elle doit recourir aux Soyouz russes. La NASA lance le programme CCDev pour sélectionner de nouvelles entreprises susceptibles de travailler immédiatement sur le transport de passagers. Le programme CCDeV comprend plusieurs phases d’étude. À chaque phase, une somme est allouée aux sociétés ayant été retenues dans le cadre d’un appel d’offres pour mener des études plus ou moins poussées. En avril 2011, SpaceX est sélectionnée pour le développement d’un système d’éjection utilisé en cas de défaillance du lanceur.

Le 16 septembre 2014, la NASA choisit Boeing et SpaceX pour concevoir et construire des « taxis de l’espace » qui transporteront les astronautes vers la station spatiale internationale.

Décollage inaugural de la Falcon Heavy

Le 6 février 2018 SpaceX réussit le lancement de la première fusée Falcon Heavy et récupère les deux boosters collatéraux avec un atterrissage synchronisé sur les zones d’atterrissage 1 et 2, en Floride. Toutefois, suite à un problème technique, l’étage principal ne se posera pas comme prévu sur la barge prévue à cet effet. La fusée met en orbite la Tesla Roadster rouge cerise 2008 d’Elon Musk avec à son bord un mannequin dénommé Starman. Après avoir passé 6 heures en orbite basse, le moteur Merlin 1D du second étage effectua une dernière propulsion afin d’envoyer la voiture en direction de l’orbite martienne (mais pas en direction de Mars, que la voiture n’approchera pas à court terme). La voiture se retrouve donc en orbite solaire. Le prochain lancement devrait être d’ici juin 2018 et sera cette fois-ci un lancement commercial.Il a fallu en tout une poussée de 2 511 tonnes pour pouvoir soulever la Falcon Heavy.

Fusées réutilisables

Premier étage de la fusée Falcon 9 lors de la mission CRS-8 après son atterrissage sur la plateforme maritime
Premier étage de la fusée Falcon 9 lors de la mission CRS-8 après son atterrissage sur la plateforme maritime
Depuis le début du développement de ses fusées, SpaceX souhaite les rendre au moins en partie réutilisables pour permettre de diminuer les coûts. Dans le cadre de cet effort, un prototype, le Grasshopper, a été développé pour mettre au point les technologies nécessaires puis SpaceX a tenté de faire atterrir de manière autonome le premier étage des fusées Falcon 9. Plusieurs tentatives ont dans un premier temps réussi la phase préliminaire qui consiste à faire revenir les fusées Falcon 9 vers la Terre d’une manière contrôlée. Les fusées ont été en mesure de ralentir à une vitesse appropriée avant l’atterrissage et de déployer avec succès les jambes d’atterrissage. Ces essais ont cependant eu lieu sur l’océan et non pas sur une rampe de lancement d’une de leurs installations. À la suite de ces essais, SpaceX a commencé des tests pour voir si la fusée pourrait atterrir sur une plate-forme solide. Pour des raisons de sécurité, SpaceX a conçu une plateforme maritime autonome permettant de servir de rampe d’atterrissage au milieu de l’océan.

Le 10 janvier 2015, lors de la mission CRS-5 (Commercial Resupply Service 5) à destination de l’ISS, le premier étage de la fusée a été lancé avec comme objectif d’être la première fusée à revenir se reposer sur terre pour être réutilisée. L’engin a réussi à s’approcher de la plateforme d’atterrissage mais avec une trop grande vitesse. La fusée s’est alors renversée et est tombée dans l’eau et a été en grande partie détruite. Le navire drone a également connu quelques dommages structurels, mais rien d’irréparable. Elon Musk tweete alors « landed hard » (s’est posé violemment). La cause de cet échec a été découverte après coup. Il s’agissait des grilles supersoniques de contrôle montées sur la fusée afin de contrôler et stabiliser la descente. Le fluide hydraulique permettant de les actionner n’était plus en quantité suffisante et les grilles ont cessé de fonctionner correctement.

Durant la tentative suivante au cours de la mission CRS-6, SpaceX a de nouveau été en mesure d’atteindre la plateforme maritime cible, mais deux problèmes se sont produits lors de l’atterrissage. Le premier est que le premier étage de la fusée est arrivé avec une vitesse latérale plus élevée que prévu, la fusée a tout de même réussi à se poser. Cependant, le vaisseau spatial a commencé à basculer sur le côté et le propergol utilisé pour le contrôle de la stabilité qui aurait dû empêcher la fusée de basculer n’a pas fonctionné en raison d’une vanne coincée. La fusée a donc de nouveau basculé dans l’eau et a été en grande partie détruite. Les deux vaisseaux spatiaux détruits ont été ramenés aux installations SpaceX pour analyse. Bien que ces deux essais d’atterrissage aient été des échecs, les capsules dragon de chaque mission ont bien atteint la Station spatiale internationale en toute sécurité.

Le 21 décembre 2015, SpaceX a finalement réussi à atterrir avec succès, ce qui constituait une première pour un lancement orbital. L’atterrissage a eu lieu dans le cadre de la deuxième mission en partenariat avec Orbcomm au Landing Zone 1 du centre spatial Kennedy sur la terre ferme donc. Cet atterrissage sur la terre ferme était possible en raison de la configuration de la mission qui permettait une approche à une vitesse moins élevée que pour d’autres missions.

En janvier 2016, une autre tentative d’atterrissage sur la plateforme maritime a été effectuée. L’engin a atterri sur le navire à 1,3 mètre du centre de la surface d’atterrissage et à une vitesse appropriée mais une jambe d’atterrissage n’a pas réussi à se déployer et la fusée s’est renversée et a été détruite. L’échec du déploiement de la jambe a été attribué à la glace de condensation du brouillard qui était présent sur la base de Vandenberg avant le lancement.

Le 8 avril 2016, la fusée a réussi pour la première fois à se poser sans dommages sur la plateforme maritime. L’exploit est réitéré le 6 mai 201627. Le 27 mai 2016, le Falcon 9 de la mission THAICOM 8 réussit à se poser sur la barge d’atterrissage. Après deux succès consécutifs, le programme est marqué par un nouvel échec, le 16 juin 2016, Elon Musk écrit alors « que la poussée d’un des trois moteurs utilisés pour l’atterrissage avait montré des signes de faiblesse et une faible poussée »29. Le 18 juillet 2016 durant la mission CRS 9, la fusée se pose sans problème. Le 14 août 2016, SpaceX réussit à poser sa fusée sur la barge autonome après un retour à haute énergie lors de la mise en orbite du satellite JCSAT-16.

Le 1er septembre 2016, un accident a lieu lors du lancement prévu d’une fusée du même type, provoquant la destruction de cette dernière. Quatre mois s’écoulent ensuite avant l’annonce de la reprise des lancements de fusées, qui prendra donc place le 8 janvier 2017.

Le 14 janvier 2017, le Falcon 9 reprend son activité et met 11 satellites Iridium NEXT de la société IridiumComm en orbite avant de se reposer avec succès sur la plateforme d’atterrissage maritime.

Dans la nuit du 30 au 31 mars 2017, la mission SES-10 a abouti à la mise en orbite d’un satellite de télécommunications luxembourgeois, à l’aide de la première fusée Falcon 9 dont le premier étage provient d’un autre lancement. Il s’agit de mener à son terme la faisabilité des fusées réutilisables, cruciales pour l’avenir de l’entreprise. Ce premier étage devra ensuite revenir sur une barge en mer, dénommée Of Course I Still Love You3

Le 6 février 2018, Spacex lance pour la première fois la Falcon Heavy. Comme prévu les deux propulseurs d’appoint, après séparation du reste de la fusée à une altitude de 60 km et alors que leur vitesse a atteint 690 km/h, effectuent les manœuvres de freinage puis de réorientation pour revenir se poser sur leur plate-forme respective à Cape Canaveral 8 minutes et 20 secondes après leur décollage. Le premier étage central doit effectuer la même manœuvre mais celle-ci est entamée à une altitude 90 km et à une vitesse de 9 500 km/h ce qui la rend nettement plus difficile. Sa récupération doit se faire sur une barge dans l’océan Atlantique à 350 kilomètres au large de la côte de Floride. La manœuvre échoue ; l’étage sombre dans l’Océan Atlantique à une centaine de mètres de la barge en percutant la surface de l’océan à une vitesse de 480 km/h. Deux des trois moteurs-fusées qui devaient fonctionner brièvement une dernière fois avant l’atterrissage pour annuler la vitesse restante n’ont pu être rallumés faute de disposer des produits hypergoliques (triéthylaluminium et triéthylborane) utilisés à cet effet . Ceux-ci avaient été complètement consommés au cours des allumages précédents.

Le lanceur lourd Falcon Heavy

C’est la dernière fusée de SpaceX, elle a effectué son vol inaugural le 6 Février 2018, elle a la capacité de placer une charge utile de 63,8 tonnes en orbite basse ou de 26,7 tonnes en orbite de transfert géostationnaire. Cette dernière utilise comme booster deux premiers étages d’une Falcon 9 en version 1.1. Avec un corps central aussi d’une Falcon 9 elle aussi en version 1.1, la Falcon Heavy possède à elle seule 27 moteurs Merlin 1D+ pour le premier étage et les deux boosters, le second étage est quant à lui équipé d’un moteur Merlin 1D Vac qui sert pour le vide spatial. Au décollage elle possède une poussée de 22 819 Kn, pour une masse de 1 421 tonnes. C’est le lanceur lourd opérationnel le plus puissant, uniquement surpassé par la Saturn V.

Le lanceur moyen Falcon 9

La baie de propulsion du premier étage du lanceur Falcon 9 est assemblée avec les réservoirs
Le lanceur moyen Falcon 9, qui doit pouvoir placer 10,5 tonnes en orbite basse, a été annoncé en 2005 et le premier vol a eu lieu le 4 juin 2010, et est régulièrement modifié pour améliorer ses performances. C’est une fusée à deux étages haute de 55 mètres, a un diamètre de 3,6 mètres (hors coiffe) et pèse 333 tonnes. Elle utilise comme le Falcon 1 des moteurs Merlin brûlant un mélange d’oxygène liquide et de RP-1 : le premier étage de la fusée est propulsé par neuf moteurs Merlin 1C qui développent en tout 448,9 tonnes de poussée. Le second étage, dont la structure est similaire à celle du premier étage, est propulsé par un unique Merlin-C qui est une version optimisée pour le fonctionnement dans le vide et qui développe 52,3 tonnes de poussée.

Le lanceur ainsi que le cargo spatial Dragon ont été sélectionnés par la NASA dans le cadre du programme COTS. Ce programme a pour objectif d’assurer une partie du ravitaillement de la station spatiale internationale pour compenser le retrait de la navette spatiale américaine fin 2010. SpaceX doit transporter, dans le cadre de ce contrat, 20 tonnes de fret d’ici 2015 : trois vols de qualification doivent être effectués, suivis par douze vols opérationnels s’étalant jusqu’en 2015. En décembre 2008, la NASA a passé commande de douze lancements pour une capacité cargo totale de 20 tonnes au minimum et pour un montant de 1,6 milliard de dollars. Les clauses du contrat prévoient qu’il peut être étendu jusqu’à concurrence d’un montant de 3,1 milliards de dollars.

La qualification pour le programme COTS, qui constitue aujourd’hui le gros du carnet de commandes du lanceur, est un enjeu majeur pour SpaceX. Pour qualifier le lanceur et le vaisseau SpaceX Dragon pour le ravitaillement de la Station spatiale internationale, trois vols de difficulté croissante doivent être réalisés avec succès. Fin mai 2010, SpaceX, qui a reçu 350 millions de dollars d’avances de la part de la NASA, a annoncé à l’agence spatiale américaine qu’elle ne prévoyait plus qu’un seul vol de démonstration en juillet 2010. Le deuxième vol, COTS-2, qui a nécessité des développements complémentaires, a été réalisé le mardi 22 mai 2012 à 3h44 (heure locale), 8h44 GMT, de Cap Canaveral (Floride, EST). Le troisième vol a commencé avec le lancement de la capsule Dragon le 1er mars 201350, elle s’est amarrée à la Station spatiale internationale le 3 mars. Lors de son retour sur Terre, outre des conteneurs à déchets, la capsule Dragon ramènera des boîtiers contenant des expériences scientifiques.

Le lanceur léger Falcon 1

Le lanceur léger Falcon 1 fut la première fusée développée par SpaceX, elle n’est actuellement plus en service. Ce lanceur léger de 27 tonnes et haut de 21 mètres peut, selon son constructeur, placer 650 kg en orbite basse. Il comporte deux étages : le premier étage est propulsé par un moteur Merlin tandis que le second étage est propulsé par un moteur Kestrel également développé par SpaceX. Une nouvelle version dite « Falcon 1e » était prévue pour utiliser notamment une version plus puissante du moteur Merlin.

Le vaisseau Dragon

SpaceX Dragon est un cargo spatial développé pour desservir la Station spatiale internationale dans le cadre du programme COTS. Le premier exemplaire en version cargo a été lancé le 8 décembre 2010 par une fusée Falcon 9. Le vaisseau est capable de transporter 6 tonnes en orbite basse et plus de 2 tonnes jusqu’à la station spatiale. Il comporte deux sous-ensembles : la partie pressurisée d’une contenance de 10 m3 et la partie non pressurisée qui dispose également d’une capacité cargo de 14 m3. Le cône de la capsule est amovible et comporte une écoutille lui permettant de s’amarrer à la station spatiale internationale. La partie pressurisée de forme classique en tronc de cône dispose d’un bouclier thermique et de parachutes lui permettant de revenir sur Terre en emportant du fret. Le vaisseau est conçu pour pouvoir transporter dans une version ultérieure un équipage. Le lancement de qualification COTS-2 avec la capsule Dragon a été réalisé le mardi 22 mai 2012 à 3 h 44 (heure locale), 8 h 44 GMT, de Cap Canaveral (Floride, EST). Le 1er mars 2013, la fusée Falcon-9 a lancé la deuxième capsule de ravitaillement Dragon, qui s’est amarrée à la Station spatiale internationale le 3 mars, elle apporte en tout 575 kg de fret dont 347 kg d’équipements scientifiques, 81 kg de vivres et 135 kg de matériels divers. À cela s’ajoutent des « cadeaux » pour les six astronautes de la Station avec notamment des fruits frais. Le retour du vaisseau cargo est prévu le 25 mars 2013. Pour son retour, celui-ci ramènera sur Terre de nombreuses expériences scientifiques, et c’est, à ce jour, le seul vaisseau capable de cette prouesse.

Le 29 mai 2014, SpaceX dévoile le Dragon V2. L’objectif est de pouvoir transporter, d’ici 2018, des astronautes américains vers la Station spatiale internationale (ISS).

Projet de colonisation de Mars

Dans une interview de 2011, Elon Musk déclare vouloir envoyer des humains à la surface de Mars dans les 10-20 ans à venir. En juin 2013, Musk parle pour la première fois d’un transporteur colonial martien (Mars Colonial Transporter) en se référant au projet de développement financé par le secteur privé pour concevoir et construire un système de vol spatial, des véhicules de lancement et des capsules spatiales pour transporter les humains vers Mars et retourner sur Terre. En mars 2014, Gwynne Shotwell déclare qu’une fois que la version habitable du dragon et le Falcon Heavy seraient en service, la priorité pour les ingénieurs de l’entreprise équipe sera de développer la technologie nécessaire pour les missions vers Mars. Selon Steve Jurvetson, Musk croit que d’ici à 2035 au plus tard, il y aura des milliers de fusées qui transporteront un million de personnes vers Mars dans le but de créer une colonie humaine autonome. À plusieurs reprises, Elon Musk a exprimé son intérêt de se rendre lui-même sur Mars et a même déclaré vouloir mourir sur Mars, mais pas en s’y écrasant.

En avril 2016, Elon Musk déclare vouloir faire atterrir sur Mars une capsule Dragon en 2018 et commencer alors un programme intensif prévoyant d’envoyer des vaisseaux à destination de Mars tous les deux ans quand la Terre et Mars entrent en opposition. Cette séquence devra aboutir par une mission habitée qui touchera le sol de la planète rouge en 2025.

Fin septembre 2017, Elon Musk indique vouloir envoyer deux vols cargos pour Mars en 2022. Il indique aussi vouloir commencer la colonisation de Mars en 2024 avec deux vols cargos supplémentaires et deux vols habités 61. Les premiers colons auront pour objectifs d’aménager la première base martienne à l’aide des éléments envoyés par les cargos.

Projet de survol lunaire par un équipage

Le 27 février 2017, Elon Musk déclare que SpaceX a le projet de lancer vers la Lune fin 2018 un vaisseau Dragon V2 avec un équipage constitué de deux passagers payants. Ceux-ci ont déjà avancé une partie significative du prix du voyage. Le vaisseau, dont la qualification en vol doit être effectuée fin 2017, serait lancé par une fusée Falcon Heavy dont le premier vol est également attendu en 2017. On dispose de peu d’informations sur le déroulement du vol qui durerait environ 2 semaines et serait essentiellement balistique (sans propulsion) : le vaisseau doit être lancé sur une orbite elliptique suffisamment haute pour contourner la Lune avant de revenir vers la Terre.

Le 23 août 2017, Elon Musk dévoile les combinaisons spatiales qui devraient être portées lors des vols habités de SpaceX. Cette combinaison, testée et fonctionnelle, apporte un aspect esthétique jusqu’alors non présente dans le domaine spatial.

Le projet semble toujours d’actualité en 2018.

Big Falcon Rocket

La fusée BFR, aussi appelée Big Falcon Rocket ou Big Fucking Rocket est le prochain lanceur super-lourd de SpaceX, l’entreprise de Elon Musk dans le secteur de l’aérospatial. Il a été annoncé le 29 septembre 2017 à l’occasion du Congrès international d’astronautique (IAC).

Ce nouveau lanceur vise à remplacer à long terme la Falcon 9, Falcon Heavy ainsi que la capsule Dragon utilisée pour ravitailler la station spatiale internationale.

Sa particularité est d’être à 100 % réutilisable contrairement à la Falcon 9 et à la Falcon Heavy où seul le premier étage et les boosters sont réutilisables, ce qui réduit nettement les coûts d’exploitations et vise à rendre le voyage spatial vers la lune « bon marché » et celui vers Mars réalisable dans un avenir proche. Elon Musk espère pouvoir effectuer son premier lancement dans le début des années 2020, et atterrir sur Mars en 2022, lors d’une mission non habitée. Si celle-ci est un succès, le lanceur emmènera des astronautes sur la planète rouge en 2024.

Caractéristiques techniques

Il existe 3 versions différentes du lanceur :
– La version « crew » permettant de transporter un équipage
– La version « cargo » permettant de transporter de l’ergol afin de ravitailler un BFR crew ou du fret
– La version « tanker » permettant de ravitailler un BFR crew ou cargo en orbite.
Elon Musk, lors de sa première annonce de la BFR, avait annoncé des caractéristiques énormes, qu’il a ensuite dû revoir à la baisse pour de nombreuses raisons.

À l’origine censée faire plus de 120 mètres de hauteur, pour un diamètre de 12 mètres et 42 moteurs Raptor d’une poussée de 3000 kN chacun, la fusée fera finalement 106 mètres pour 9 mètres de diamètre. Les plus gros pas de tir standard ne pouvant accueillir qu’un diamètre de 9 mètres, SpaceX a adapté sa fusée pour qu’elle puisse atterrir et décoller depuis n’importe où. Les moteurs Raptor sont passés de 42 à 31, et leur puissance a été revue à la baisse, seulement 1700 kN par moteur.

Missions

Le lanceur BFR a pour ambition de remplacer tous les véhicules spatiaux de SpaceX actuels. En effet, d’après SpaceX, le coût d’un lancement de la BFR serait inférieur au coût de lancement d’une Falcon 9, voire d’une Falcon 1. Ceci est en partie dû à la possibilité de réutiliser tous les composants de la BFR, mais également à la possibilité de faire atterrir le lanceur sur son pas de tir pour un nouveau départ rapide.

Les missions seront les suivantes :

> Placer des satellites en orbite
> Ravitailler la Station Spatiale Internationale en consommable
> Transporter des personnes de la Terre vers l’ISS et de l’ISS vers la Terre
> Permettre des missions lunaires de longue durée,
> Permettre des voyages commerciaux entre les différentes villes de la planète, en moins d’une heure.
> Permettre de lancer une mission habitée vers Mars
> Permettre d’explorer le Système solaire, comme les lunes de Saturne et Jupiter, en particulier Titan qui disposerait de lac de méthane naturel.
> Elon Musk a aussi l’idée de se servir de ces capsules vides après-mission comme « éboueurs » de l’espace. Lors de leur retour vers la Terre, grâce à leur 150 tonnes de charge utile, elles récupéreraient des débris pour commencer un nettoyage de notre orbite basse.

29
Juil
2013