1ère image d’un Trou Noir

La 1ère image d’un trou noir supermassif … 6.5 milliards de fois + massif que notre soleil en plein centre de la galaxie M87.
Les astronomes ont pu capturer l’image d’un trou noir en se concentrant, par contraste, sur l’environnement de l’objet céleste.Il aura fallu huit télescopes et deux années de traitement de données pour obtenir ce cliché historique.
Ce mercredi 10 Avril 209 restera dans l’Histoire, les astronomes réunis au sein du projet Event Horizon Telescope (EHT) ont dévoilé la toute première image de trou noir de l’Histoire.

First Image of a Black Hole

Pour contourner ce handicap de taille, les astronomes cherchent à observer le monstre par contraste, sur la matière qui l’entoure. En avril 2017, huit télescopes répartis à travers le monde avaient ciblé simultanément deux trous noirs avec un objectif : tenter d’en obtenir une image. Depuis deux ans, la communauté scientifique attendait le résultat.

« Une photo, c’est la preuve définitive de l’existence des trous noirs », s’enthousiasme Jean-Pierre Luminet, astrophysicien au CNRS français, auteur de la première simulation numérique d’un trou noir en 1979. « Même dans la communauté scientifique, il y a encore pas mal de résistance », ajoute le scientifique qui voulait déjà à l’époque « donner à voir le trou noir ».

Les résultats ont été présentés en grande pompe avec six grandes conférences de presse organisées de façon simultanée dans plusieurs villes du monde : Bruxelles, Santiago, Shanghai, Tokyo, Taïwan et Washington.

Un télescope virtuel de la taille de la Terre

En combinant huit télescopes répartis sur le globe, l’EHT est parvenu à créer un télescope virtuel d’environ 10 000 km de diamètre, proche de la taille de la Terre.

Avec notamment le télescope de 30 mètres de l’IRAM en Europe (géré par le CNRS français, la Max-Planck-Gesellschaft en Allemagne et l’IGN espagnol), le puissant radiotélescope ALMA construit au Chili (cogéré par l’Europe, les États-Unis et le Japon) mais aussi des structures aux États-Unis, à Hawaï et en Antarctique, l’Event Horizon Telescope couvre une large partie du globe.

Plus un télescope est grand, plus il permet de voir de détails. Et les astronomes ont retenu deux cibles : les deux trous noirs qui sont les plus gros, vus de la Terre.

L’un, Sagittarius A*, est blotti au centre de la Voie Lactée, à 26 000 années-lumière de la Terre. Sa masse est équivalente à 4,1 millions de fois celle du Soleil. Son rayon équivaut à un dixième de la distance entre la Terre et le Soleil. L’autre est l’un des trous noirs les plus massifs, 1 500 fois plus que Sagittarius A*. Il n’a pas de nom et est situé à 50 millions d’années-lumière de la Terre, au cœur de la galaxie M87.

Il est bien plus gros que Sagittarius A* mais il est tellement plus loin de nous que, vue de la Terre, « sa taille apparente devrait être légèrement inférieure à celle » du premier, précise l’Event Horizon Telescope.

Par leurs observations, les astronomes cherchent à identifier l’environnement immédiat d’un trou noir. Selon la théorie, quand la matière est absorbée par le monstre, elle émet une lumière. Le projet EHT, capable de capter les ondes millimétriques émises par l’environnement du trou noir, a pour but de définir le pourtour de l’objet céleste.

C’est une image historique qui a été dévoilée mercredi par le consortium scientifique international Event Horizon Telescope : le trou noir central de la galaxie géante M87.
Après la première détection des ondes gravitationnelles en 2015, il s’agit d’une preuve supplémentaire de l’existence des trous noirs, prédits par la théorie de la relativité générale d’Albert Einstein.
Cette image est aussi une prouesse technologique qui ouvre de nouveaux horizons pour l’observation de l’univers.
Un rond sombre au milieu d’un disque flamboyant. Pour la première fois de l’histoire de l’astronomie, une équipe de scientifiques a révélé mercredi la véritable image d’un trou noir. Celui niché au cœur de la galaxie M87, située à environ 50 millions d’années-lumière de la Terre.

La prouesse est à mettre au crédit du projet international baptisé Event Horizon Télescope (EHT). Il a consisté, en avril 2017, à synchroniser parfaitement huit radiotélescopes répartis autour du globe, de manière à en faire un télescope virtuel qui a ensuite été braqué sur le fameux trou noir.

Deux ans plus tard, les premières images ont été dévoilées ce mercredi au cours d’une conférence savamment orchestrée. Cela valait le coup, assurent les astrophysiciens Alain Riazuelo, de l’Institut d’astrophysique de Paris, et Nathalie Deruelle, du laboratoire Astroparticule et cosmologie. Ils expliquent à 20 Minutes la portée de cette première image.

Pourquoi EHT n’a pas vraiment photographié un trou noir ?

Pour le comprendre, il faut commencer par expliquer ce qu’est un trou noir. « C’est une région de l’espace dont le champ gravitationnel est tel que vous ne pouvez pas y échapper, décrit Alain Riazuelo. Par exemple, pour quitter la Terre afin d’aller sur la Lune, il faut atteindre une vitesse de 11,2 km par seconde. A la surface d’un trou noir, la vitesse qu’il faudrait atteindre pour lui échapper serait supérieure à 300.000 km par seconde, soit la vitesse de la lumière. Or, si même la lumière ne peut s’échapper, rien d’autre ne peut le faire. »

Le tout donne un objet céleste d’une masse extrêmement importante dans un volume très petit. Et par définition invisible, puisque rien ne peut s’en échapper. Ni matière, ni lumière, ni onde radio. Autrement dit, Event Horizon Télescope n’a pas photographié un trou noir, mais le disque d’accrétion, c’est-à-dire la matière – du gaz extrêmement chaud et composé de restes d’étoiles déchiquetées – qui entoure le trou noir. Tant qu’elle n’a pas été avalée, cette matière est observable. C’est ce disque flamboyant que l’on aperçoit sur la photo et qui permet, par contraste, d’observer le trou noir.

10
Avr
2019